Anglards-de-Salers est une commune du département du Cantal, en région Auvergne-Rhône-Alpes, à 10 km au nord-ouest de Salers.
Son vaste territoire de 48 km² s'échelonne de 530 à plus de 1300 m d'altitude, traversé par plusieurs cours d'eau comme l'Auze, le Monzola et le Mars. Composée d'un bourg (Anglards), de deux villages (Espinassolles au sud-est et Maleprade au nord) qui avaient rang de paroisses et de plusieurs hameaux, la localité dispose de paysages très variés. Les prairies dédiées à l'estive des troupeaux bovins représentent 66 % de sa superficie, mais on recense également des milieux naturels arbustifs (17%) et des parcelles boisées (près de 10%).
Ancienne seigneurie tenue par la grande famille des Montclar, la commune est depuis toujours un centre agricole actif, et les élevages de bovins de race salers (qui permettent notamment de produire des fromages au lait cru d'appellation contrôlée) y sont nombreux.
Bien qu'ayant payé un tribut conséquent à l'exode rural (on comptait plus de 2000 habitants au XIXe siècle contre 730 aujourd'hui), Anglards-de-Salers se révèle une étape de choix lors d'un séjour dans la région en raison de son riche patrimoine et de son environnement propice aux randonnées… A proximité du célèbre village de Salers, ses atouts sont nombreux.
Anglards-de-Salers peut se prévaloir d'un riche patrimoine. Qu'il soit vernaculaire au gré des chemins, villages et hameaux (fours, lavoirs, puits, croix de chemin….) ou monumental et historique.
Le site majeur de la commune est le château de la Trémolière, localisé au nord-est du bourg. Inscrit à l'Inventaire, il s'agit d'une gentilhommière typique de l'Auvergne, édifiée au XVe et remaniée au XVIIIe siècle. Le corps de logis rectangulaire de trois niveaux est flanqué d'une tour ronde ajoutée au XVIIe siècle abritant un escalier. Au premier et au second étages, des peintures décorent les dessus de cheminées, de portes voire des placards. De magnifiques boiseries ont été également posées au XVIIIe siècle. Cependant, le château est devenu célèbre pour disposer d'une exceptionnelle collection de tapisseries d'Aubusson (une dizaine de pièces) tissées pour un mariage en 1586. Elles représentent un bestiaire "fantastique" où se mêlent animaux domestiques ou exotiques voire imaginaires dans un décor de verdures exubérant. Retrouvées dans un grenier de l'édifice en 1909, les tapisseries ont été restaurées et classées au titre d'objets. Portant les armes de la famille de Montclar, ces œuvres peuvent être admirées lors d'une visite. Le parc du château comprend également un réel trésor : il s'agit du Verger Déduit, conçu par les paysagistes Ossart et Maurières. Ce jardin contemporain d'inspiration médiévale regroupe différents enclos qui évoquent tout à la fois les tapisseries et des scènes du Roman de la Rose. Labellisé "Jardin Remarquable", le site se veut un cheminement fleuri et invitant à la rêverie jusqu'à une fontaine où se reflètent des roses.
Le château (propriété privée) est ouvert au public de juin à septembre et accueille de surcroît des expositions d'art contemporain. Le jardin est ouvert de la mi-mai à la Toussaint. Tarif : 3 et 7 euros. Renseignements au 04 71 40 05 72.
A voir ensuite au nord-est du territoire, dans la vallée du Mars, le château de Longevergne. Construit aux XVe et XVIe siècles, comprenant un corps de logis rectangulaire, doté sur une façade d'une tour octogonale et sur l'autre de deux tours rondes avec chemin de ronde, l'édifice fut restauré au XIXe siècle dans un style "troubadour", c'est-à-dire en revisitant et mêlant influences médiévales et style Renaissance… Inscrit à l'Inventaire, le domaine abrite de nos jours des chambres d'hôtes mais n'est pas ouvert à la visite. Ses extérieurs peuvent toutefois jalonner une promenade dans la vallée…
Sur le plan religieux, enfin, l'église Saint-Thyrse, dans le bourg, date pour l'essentiel du XIIe siècle, et son porche du XIIIe. Protégée au titre des monuments historiques, elle présente toutes les caractéristiques de l'art roman auvergnat. Ainsi, sa nef de quatre travées est voûtée en berceau et la croisée du transept est surmontée d'une coupole sur pendentifs et d'un clocher octogonal. Le transept se prolonge dans sa partie nord par une chapelle (XVe) et au sud par une autre (XVIe), que jouxte une chapelle latérale. Les chapelles sont voûtées d'ogives. On observe enfin qu'un campanile a été aménagé au XIXe siècle sur le pignon de la façade "ouest". Si l'édifice a été bâti en pierres de la région, d'origine volcanique, à l'intérieur, on admire des vitraux contemporains (notamment dans la chapelle seigneuriale de la famille de Montclar) mais aussi un chemin de croix composé de 14 tableaux encastrés dans les murs (début XXe).
De belle facture également, mais plus modestes, les églises des villages d'Espinassolles et de Maleprade ponctueront des promenades…
Place ensuite au patrimoine naturel et aux randonnées. Un sentier a été aménagé sur la commune qui permet de marcher à travers les estives à un peu plus de 1000 m d'altitude. On y remarque burons et laiteries de montagne. A mi-chemin, une table d'orientation a été implantée au niveau de la montagne de Bournazel où l'on bénéficie d'une vue à 360 degrés sur les monts du Cantal, les monts du Sancy et même le Limousin. Des bornes en lave émaillée explicitent le patrimoine et des panneaux sont dédiés à la faune. Ce sentier comprend deux parties (pour des parcours de 4 ou 12 km). Le plus long se parcourt en 3 heures (aller-retour) et remonte jusqu'à la source de la rivière de l'Auze. En hiver, il peut faire l'objet d'une balade à raquettes. En saison, il est accessible aux vététistes. Départ du parking au hameau de Fignac, à 5 km au sud-est du bourg.
D'autres boucles passant par la commune peuvent également intéresser les marcheurs ou cyclistes qui rejoignent notamment le village de Salers… Cartes et renseignements au 04 71 40 00 02 ou 04 71 40 58 08.